Annie Perreault : "Avec l’autoédition, je vis une grande liberté"

Depuis son Canada natal, Annie Perrault est l’auteur de plusieurs nouvelles autopubliées. Elle participe à la Rentrée des indés avec Les Ancêtres de Ranfoll.

Parlons d’abord des Ancêtres de Ranfoll. Pouvez-vous le résumer en quelques phrases ?

C’est une nouvelle littéraire écrite en prose poétique qui raconte la fin d’un amour et le début d’un autre.

Quelle a été votre source d’inspiration, l’évènement qui vous a poussé à écrire ce livre ?

Cette nouvelle est venue d’elle-même alors que j’écrivais, assise à ma table sur mon patio, un après-midi d’été. Mon conjoint tondait la pelouse, il faisait beau, chaud, la lumière du soleil jouait dans les feuilles des érables, puis c’est arrivé. Je me suis sentie envahie par une atmosphère. Des mots ont jailli puis des phrases, et l’histoire s’est écrite en moins de trois heures.

Une bonne raison de lire votre livre ?

C’est une histoire qui fait du bien à l’âme, elle ouvre le cœur, elle touche l’être.

Pourquoi avez-vous choisi l’autoédition ? Avez-vous déjà publié par ailleurs chez un éditeur ?

Oui, j’ai déjà fait l’expérience de l’édition traditionnelle. En 2008, j’ai publié Adeline, porteuse de l’améthyste, un roman jeunesse, aux éditions Pierre Tisseyre (Québec). J’ai aimé l’expérience et ne renie pas cette façon de publier. Elle a ses avantages… Mais l’autoédition numérique en a bien d’autres. Avec l’autoédition, je vis une grande liberté. C’est passionnant ! Je touche à tout : création de l'histoire (premier jet, relectureS/réécritureS), direction littéraire, révision linguistique, création du livre sur le site Iggybook avec le logiciel Factory, création des pages couvertures avec Photoshop (mais avant, déambulation dans le monde en quête d'images que j'immortalise avec mon appareil photo), puis c'est la promotion sur tous les réseaux sociaux... Je ne chôme pas et chaque aspect de la création du livre me fascine. C'est une démarche extrêmement enrichissante.

Parlons de vous : depuis quand écrivez-vous ? Comment vous est venue l’envie d’écrire ?

J’écris depuis l’âge de tenir un crayon. Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours inventé des histoires. Écrire, c’est moi. Je ne peux faire autrement. Il y a une citation de Rilke, dans son livre Lettre à un jeune poète, qui résume assez bien ma réalité d’écrivain. « Ceci surtout : demandez-vous à l’heure la plus silencieuse de votre nuit : “Suis-je vraiment contraint d’écrire ?” Creusez en vous-même vers la plus profonde réponse. Si cette réponse est affirmative, si vous pouvez faire front à une aussi grave question par un simple et fort : “Je dois”, alors construisez votre vie selon cette nécessité. ».

Avez-vous des rituels d’écriture ? Comment cherchez-vous l’inspiration pour vos livres ?

Je n’ai pas vraiment de rituels pour écrire. Je m’assois devant l’écran ou mes carnets, puis j’écris. J’aime bien boire une boisson chaude en écrivant, surtout le chocolat chaud ou le thé vert.

Je ne cherche pas l’inspiration, car elle est toujours là. Ma conviction la plus profonde quant à la création littéraire, c’est que toutes les histoires sont déjà créées dans un monde invisible. Dans son livre Écriture, à la page 210, Stephen King écrit, en parlant des histoires, que : « [c]e sont des reliques issues d’un monde préexistant, encore inconnu. » Plus loin, il ajoute qu’il s’appuie sur l’intuition pour écrire ses histoires et que son job consiste à regarder ce qui se passe et de l’écrire.

Tout est là, ici, à l’intérieur de l’écrivain. C’est à lui de se connecter à ses sens intérieurs pour mieux voir, mieux choisir et suivre son intuition, cette petite voix discrète issue de l’âme. Car l’âme possède déjà la vision de l’œuvre qui est en train de s’écrire.

C’est comme ça que je fonctionne. J’écoute, je regarde et j’écris… Je laisse monter ce qui veut se dire, je deviens un canal pour l’histoire, son premier lecteur, et je ne contrôle rien, je m’abandonne à l’inspiration en toute confiance.

Ensuite, je réécris le tout ! Encore et encore…

Quels sont vos auteurs favoris, ceux qui vous inspirent ou que vous considérez comme vos modèles ?

J’affectionne particulièrement Élizabeth Georges, une auteure américaine qui écrit des polars à l’anglaise. Cette femme fait un travail remarquable sur la langue afin que ses phrases reflètent exactement le caractère psychologique de ses personnages. Je souhaite en arriver un jour à une telle maîtrise. Elle écrit avec un point de vue subjectif multiple. Autrement dit, son narrateur se trouve dans la tête de chacun de ses personnages. C’est passionnant !

John le Carré est un auteur que j’aime pour son style littéraire. La littérature m’attire… Il écrit, lui aussi, avec un point de vue subjectif. Et ses histoires ont souvent des fins ouvertes. J’aime les fins ouvertes parce qu’elles permettent au lecteur de poursuivre l’histoire dans sa tête.

Parmi les auteurs québécois, Marie-Christine Bernard a une voix authentique qui me touche profondément, Geneviève Lefebvre aussi. Martin Michaud, quant à lui, me captive par ses intrigues policières. J'aime aussi lire Hervé Gagnon, un historien à la plume envoûtante. Ces deux hommes sont passés maîtres dans l’art de construire une intrigue.

En fait, tout écrivain a quelque chose à m’apprendre.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui rêve d’écrire un livre mais n’a jamais osé se lancer ?

Le conseil que je donnerais serait d’y aller lentement : d’écrire une page ou deux par semaine pour commencer, puis d’augmenter graduellement la fréquence, à son rythme. C’est important d’apprivoiser d’abord cette bête créative en soi, de la reconnaître, de l’accueillir et de lui accorder son espace. Il ne faut surtout pas la juger ni la dénigrer. Elle est comme un enfant qui a besoin d’encouragements pour s’épanouir, et de beaucoup d’amour. C’est ça, allez-y avec amour et confiance, osez plonger dans ce monde qui vous habite. Dites-vous que si vous avez ces histoires en vous, c’est qu’il y a des lecteurs sur Terre qui ont besoin de les lire. Voilà !

Les Ancêtre de Ranfoll est disponible sur le site d’Annie Perreault, en version numérique, à 1,49$

À PROPOS DE LA RENTRÉE DES INDÉS :

Pour la première fois cette année, en écho à la rentrée littéraire orchestrée par les éditeurs, 40 auteurs autoédités se réunissent pour s’offrir une visibilité inédite pendant tout le mois d’octobre et toucher de nouveaux lecteurs.

Épaulés par Iggybook.com (la plateforme des auteurs indépendants), Actualitte.com (le magazine des univers du livre) et Babelio.com (la première communauté de lecteurs francophones), ils lancent LA RENTRÉE DES INDÉS 2015.

Découvrez-les sur le site de la Rentrée des indés


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