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Cinq conseils pour améliorer votre écriture

Cinq conseils pour améliorer votre écriture

Comment séduire son lecteur, happer son attention, le captiver ? Cela ne s'improvise pas, et demande un véritable travail. Pour commencer, voici déjà quelques règles simples qui vous aideront à améliorer votre écriture. D'Hemingway à Stephen King, de nombreux auteurs ont partagé leur expérience. Profitez-en !


Écrivez quotidiennement

Il n’y a pas de secret, rien ne vaut la pratique. Écrivez régulièrement, corrigez-vous, développez votre style. Cela ne se fera pas en une nuit mais peu importe, écrivez !

Ernest Hemingway écrivait 500 mots par jour, et Stephen King raconte dans Écriture : Mémoires d’un métier écrire 10 pages par jour, soit à peut près deux mille mots, tous les jours, même les jours fériés. "Ce n'est que contraint et forcé par les circonstances les plus extrêmes que je m'autorise à m'arrêter avant d'avoir mes deux mille mots", écrit-il. Amélie Nothomb, quant à elle, s’installe à sa table d’écriture tous les matins dès 4 h !


Écrivez des phrases courtes

N’hésitez pas à couper, à simplifier. Des phrases trop longues, construites avec plusieurs propositions deviennent vite des phrases complexes, lourdes et peu agréables à lire. Rien de plus difficile que de garder le rythme dans de longues phrases à rallonge.

Certes certains grands auteurs maîtrisent parfaitement l’exercice, mais c’est si rare ! C’est un des conseils donnés par Stephen King : partez à la chasse de tous les mots superflus, coupez, élaguez, votre roman y gagnera.

C’était aussi un des mantras d’Hemingway quand on lui demandait des conseils : écrire des phrases courtes, dans un langage vigoureux, et en évitant les tournures négatives. L’ouvrage n’a malheureusement pas été traduit en français, mais si vous êtes lisez bien l'anglais, n’hésitez à vous plonger dans Hemingway on writing, un ouvrage dans lequel Larry W. Phillips a regroupé des articles et des lettres du grand Ernest sur l’écriture.
 


Employez un vocabulaire riche et descriptif

Le mot juste peut en valoir plusieurs. Apprenez à sélectionner celui qui colle parfaitement, cela rendra votre texte plus rythmé que s’il est alourdi par des adverbes et adjectifs à tout va. Avouez que « siroter son martini » a plus d’allure que "boire lentement son verre" , que "griffonner un numéro" est plus percutant que "noter rapidement"… Et de façon générale mieux vaut éviter tous ces adverbes (lentement, rapidement…) pour plutôt chercher le mot juste. Certes ce n’est pas toujours facile, mais plus vous travaillerez ces petits détails, plus vous enrichirez votre vocabulaire, et aimerez jouer ainsi avec les mot .Pour vous aider, vous avez certainement sous la main un dictionnaire des synonymes, mais connaissez-vous aussi les dictionnaires des analogies ? En vous permettant de rechercher des termes par associations d’idées, ils vous permettent d’aller beaucoup plus loin dans la créativité et la subtilité du langage. Essayez, vous ne pourrez bientôt plus vous en passer… On peut vous conseiller par exemple Trouver le mot juste ou Thésaurus.


Lisez-vous à haute voix

Relisez-vous à voix haute, écoutez vos phrases, vos mots. Sentez le rythme dans votre texte, vous découvrirez également vos tics de langage et vous pourrez alors les corriger. Beaucoup de grands écrivains utilisent régulièrement cette technique qui a fait ses preuves. Mais attention ! il ne s’agit pas de susurrer doucement et d’un ton monocorde mais de vraiment donner vie au texte ! Gustave Flaubert, qui était en un fervent adepte de cette lecture à voix haute, parlait même de son « gueuloir », ce qui donne une idée assez claire de l’énergie qu’il y mettait, le laissant « les poumons en feu ». Car comme le disait Guy de Maupassant « les phrases mal écrites ne résistent pas à cette épreuve ; elles oppressent la poitrine, gênent les battements de cœur, et se trouvent ainsi en dehors des conditions de la vie ». Essayez, vous verrez ! Vous en viendrez sans doute à sabrer sérieusement dans le texte : « près de 40% du « déjà écrit » va disparaître dans ces campagnes de corrections où les phrases passent à l’épreuve orale du « gueuloir », note Pierre-Marc de Biasi, dans un article passionnant publié sur le site de l’Item ; Flaubert : le travail de l’écriture.

Antonin Artaud, de son côté, allait jusqu’à marteler (littéralement !) ses textes, avec des coups de marteau sur un billot. D'ailleurs si vous avez l'occasion de passer par Paris avant le 15 janvier, ne manquez pas d’aller voir –l’excellente- exposition Soulèvements au Musée du Jeu de Paume : vous y verrez le fameux marteau, qu’Antonin a carrément fini par briser, ce qui donne une idée de la passion qu'il mettait dans ses lectures !
 


Inspirez-vous des auteurs que vous admirez

S’inspirer ne veut pas dire plagier bien évidemment. Vous pouvez vous pencher attentivement sur les auteurs que vous appréciez. Observez comment ils jouent avec la langue, leur façon d’introduire les personnages, l’intrigue...

Et de toute façon, lisez, lisez, lisez ! Jean-Baptiste Gendarme dans son –excellent – essai Splendeurs et misères de l’aspirant écrivain cite ainsi Jean Echenoz répondant à la question « que diriez-vous à un jeune auteur qui veut publier ? » : « Je lui dirais de lire. De tout lire. Enfin de lire tout ce qu’il peut, tout ce qu’il veut. »

Et pour aller plus loin, vous pouvez aussi consulter cette bibliographie concoctée par Nathalie Lenoir, scénariste et auteure du blog scenariobuzz : elle a recensé un vingtaine d’ouvrages écrits par des écrivains qui partagent leur expérience. Une mine !


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