Gabriel Malgrange : "J’ai toujours été fasciné par l’horreur, le fantastique et la science-fiction"

Premier tome d'une trilogie, Portes Ouvertes s'éloigne du thriller classique tout en gardant le côté sombre et brutal de la dystopie. De l'horreur et des frissons vous attendent...

Gabriel Malgrange participe à la Rentrée des indés, la rentrée des auteurs autoédités, avec Portes Ouvertes.

Parlons d’abord de Portes ouvertes. Pouvez-vous le résumer en quelques phrases ?

C’est l’histoire d’une mesure qui tourne mal. Frédéric Moréac, premier président de la Sixième République, prend la tête du pays et entame son quinquennat par la mise en place de la Mesure Constance, une mesure visant à réduire le nombre de morts sur les routes. Désormais, les véhicules et leurs cadavres sont récupérés par des dépanneuses sur les lieux des accidents et sont amenés dans les Centres, où ils sont exposés au milieu des décors macabres mis en place par les directeurs et leurs équipes. À Paris, où s’ouvrent bientôt les quatre Centres destinés à accueillir les premiers cadavres, la contestation s’élève mais elle est réprimée violemment par l’armée. La seconde partie de l’histoire se déroule quelques mois plus tard dans un de ces Centres. Un groupe de lycéens est guidé à travers un dédale de carcasses métalliques et de corps mutilés. Ils côtoient la mort, jusqu’à cette dernière scène, où leur parcours initiatique prend une tournure tragique. Un père en colère a déjoué le système de sécurité du Centre et prend les élèves et les employés en otages.

Quelle a été votre source d’inspiration, l’évènement qui vous a poussé à écrire ce livre ?

Pour ce premier roman, premier tome d’une trilogie, je souhaitais m’éloigner du thriller classique mais garder le côté sombre, brutal et macabre de la dystopie, comme 1984, La Servante écarlate ou Le Meilleur des mondes. Pas d’inspecteur ni d’enquête. Juste la mainmise d’une machine impérieuse et corrompue sur la population, une instrumentalisation du corps et un message final très fort pour le lecteur.

L’élément déclencheur qui m’a poussé à écrire ce livre apparaît en 1999, suite au décès d’une amie dans un accident de voiture. A l’époque, je souhaitais répondre à la question : comment sensibiliser les conducteurs aux dangers de la route ? Ce n’est qu’en 2008, après plusieurs années passées à parfaire mon écriture, que l’idée de la Mesure Constance s’impose à moi à la suite de la lecture d’un article sur une exposition scientifique appelée « Body World » et réalisée par l’anatomiste allemand Gunther von Hagens, qui expose de véritables cadavres pour expliquer le fonctionnement du corps.

Une bonne raison de lire votre livre ?

Pour être prêt lorsque cela arrivera vraiment... car même si c’est une fiction, on peut tout à fait imaginer, en France ou ailleurs, qu’un gouvernement décide de mettre en place la Mesure Constance...

Pourquoi avez-vous choisi l’autoédition ? Avez-vous déjà publié par ailleurs chez un éditeur ?

J’ai choisi l’autoédition par contrainte et par impatience. L’autoédition a plusieurs avantages à court terme : entrer dans le monde de la littérature par la petite porte, faire connaître son œuvre, se constituer un lectorat, organiser des chroniques sur les blogs, connaître les sentiments des lecteurs, tester le marché et se familiariser avec les techniques marketing proposées sur les différents sites... Cependant, pour moi, rien ne remplace l’expertise et les compétences d’un éditeur. C’est pourquoi je compte bien voir Portes ouvertes renaître en version papier bientôt. Je suis en pleine recherche d’un éditeur.

Parlons de vous : depuis quand écrivez-vous ? Comment vous est venue l’envie d’écrire ?

L’élément déclencheur apparaît en 1999, suite au décès d’une amie dans un accident de voiture. Comme bien souvent dans ce genre de situation, nous avons la possibilité d’étaler nos sentiments sur le papier plutôt que d’en parler autour de nous. J’aurais pu commencer un journal intime mais j’ai pris la résolution d’écrire un roman et de m’y faire parler à travers mes personnages. Cela me semblait être une thérapie plus intéressante. Quelques années plus tard, je me suis retrouvé avec un roman de 280 pages. A l’époque, j’ai décidé de ne rien en faire car l’histoire était un peu tirée par les cheveux. A vrai dire, ce roman a été pour moi une thérapie personnelle mais aussi une très bonne introduction à l’écriture, si bien que je ne pouvais plus m’en passer. Je me suis alors plongé dans plusieurs projets de nouvelles et de romans, dont Portes ouvertes et les deux autres volumes de la Trilogie de l’Inhumanité.

Avez-vous des rituels d’écriture ? Comment cherchez-vous l’inspiration pour vos livres ?

Comme beaucoup d’auteurs je préfère écrire le soir sous la lumière faiblarde de ma lampe de bureau. Je ne saurais l’expliquer mais la nuit apporte quelque chose de propice à l’écriture. Selon mon envie, j’écris en silence ou en écoutant des sons naturels que l’on peut trouver sur Youtube, les sons de la nuit, du vent, de la pluie et de l’orage, un feu qui crépite... La chaîne de Brad McBride propose d’excellentes vidéos de ce type.

L’inspiration me vient en plusieurs étapes. D’abord, je la trouve dans la vie de tous les jours, en observant les gens autour de moi et en lisant des romans ou des articles d’actualités. Ensuite, l’inspiration me vient par images. Je transpose ces images en notes, en mots-clés, en paragraphes. Progressivement, tout cela devient le plan d’un chapitre ou d’une partie plus grande d’un roman. Tout s’enchaîne et s’emboîte. Les idées fusent. Toutes ne seront pas gardées. Ensuite, il ne me reste qu’à écrire ce chapitre ou cette partie en suivant mes notes, je nourris le texte, je donne vie à mes personnages et je développe l’intrigue, je laisse les idées mûrir dans mon esprit. Parfois, s’il le faut, je laisse mes personnages décider à ma place, ils changent alors de direction et ouvrent d’autres portes... Ils peuvent me surprendre agréablement, comme Alain Samir (dans mon roman Portes ouvertes ) qui s’est invité dans le Centre et a pris en otages les autres personnages, quelque chose que je n’avais absolument pas prévu.

Quels sont vos auteurs favoris, ceux qui vous inspirent ou que vous considérez comme vos modèles ?

J’ai toujours été fasciné par l’horreur, le fantastique et la science-fiction, genres pour lesquels les auteurs sont légions (King, Silverberg, Matheson, Bradbury, Chattam, Thilliez, Sire Cédric, Hayder, Crichton, Stoker, Shelley...) C’est donc tout naturellement que j’ai voulu me tourner vers l’écriture de romans d’horreur. Cela dit, j’ai aussi une grande admiration pour l’œuvre de Emile Zola. J’y trouve une certaine poésie des phrases et une précision des mots qui m’emballent à chaque lecture.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui rêve d’écrire un livre mais n’a jamais osé se lancer ?

Je ne crois pas que le terme « rêve » puisse s’appliquer ici. N’importe qui peut écrire un livre, il suffit de se donner le temps. Les gens ont souvent d’autres préoccupations. A tous ceux qui veulent écrire, écrivez ! Lancez-vous ! Il n’y a rien à perdre. Commencez par une histoire courte. Vous ne pourrez que succomber à la tentation d’aller plus loin...

Portes Ouvertes est disponible sur le site de Gabriel Malgrange, en version numérique, à 4,99 €

À PROPOS DE LA RENTRÉE DES INDÉS :

Pour la première fois cette année, en écho à la rentrée littéraire orchestrée par les éditeurs, 40 auteurs autoédités se réunissent pour s’offrir une visibilité inédite pendant tout le mois d’octobre et toucher de nouveaux lecteurs.

Épaulés par Iggybook.com (la plateforme des auteurs indépendants), Actualitte.com (le magazine des univers du livre) et Babelio.com (la première communauté de lecteurs francophones), ils lancent LA RENTRÉE DES INDÉS 2015.

Découvrez-les sur le site de la Rentrée des indés !


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