Le Greg : Le numérique a bouleversé nos rapports avec la lecture

Le Greg participe à la Rentrée des indés, la rentrée littéraire des auteurs autoédités, avec son livre Salut, moi c’est Greg.

Auteur 2.0, Le Greg met ses écrits en libre accès et mise sur le partage et l’échange avec son lectorat.

Parlons d’abord de votre livre. Pouvez-vous le résumer en quelques phrases ?

Il m’est difficile de présenter ce livre. Je suis quelqu’un d’assez pudique. Or ce livre, c’est juste moi. Greg, auteur qui se dévoile, se met à nu en partageant son histoire et son parcours. L’histoire d’un jeune très sensible qui a eu du mal à trouver sa place dans le monde. Qui a fait des mauvais choix et qui a dégringolé bien bas. J’ai commencé à l’écrire il y a dix-huit ans, je viens seulement de la finir. Le style peut être déroutant, car pour les parties écrites il y a bien longtemps j’ai fait très peu de corrections, voulant laisser l’emphase sur l’adolescent qui s’exprime. Je termine en donnant mon point de vue actuel sur les événements de mon passé et comment je conçois la vie.

Quelle a été votre source d’inspiration, l’événement qui vous a poussé à écrire ce livre ?

Comme il s’agit d’un récit autobiographique, il n’y a pas réellement de sources d’inspiration, si ce n’est les événements que j’ai vécus. Toute cette traversée, je voulais la partager. Laisser une trace.

Une bonne raison de lire votre livre ?

Je voulais partager mon histoire à d’autres, et ce depuis bien longtemps. Parce que je pense qu’elle peut être utile à d’autres jeunes en mal-être, mais aussi aux autres qui parfois se posent des questions sur le suicide, les crises d’anxiété… Lorsque l’on se retrouve face à quelqu’un qui souffre, on se sent désemparé, on ne sait pas comment réagir. Je pense donc que ce livre peut être utile.

Pourquoi avez-vous choisi l’autoédition ? Avez-vous déjà publié par ailleurs chez un éditeur ?

J’ai choisi l’autoédition principalement pour la liberté. Je ne veux pas m’enfermer dans un contrat avec un éditeur. Le numérique a bouleversé nos rapports avec la lecture, et avec l’émergence des plate-formes d’autoédition, d’impression à la demande, l’édition classique est devenue obsolète. Avec les nouveaux réseaux comme Wattpad on peut écrire en direct, les lecteurs peuvent commenter, corriger, donner leur avis. L’écriture est devenue participative. Ensuite, je place mes écrits dans le domaine public. N’importe qui peut se les approprier, les copier, en faire ce qu’il veut. C’est ce qui est génial avec internet, on voit des tas de créations s’ériger en se basant sur d’autres œuvres, en les remixant… Si je procède de cette manière, en mettant mes écrits en libre accès et en levant le copyright, c’est pour donner le choix au lecteur de me soutenir. Je pense que notre monde a besoin de changement, et pour moi la culture, le savoir sont des biens immatériels qui ne peuvent être marchandés. Mettre par exemple mon livre sur Iggybook, proposer une version papier est pour moi un choix comme un autre que je laisse au lecteur pour me soutenir. Tout ceci, cette envie de partage et d’échange avec mon lectorat n’est pas possible dans l’édition classique.

Parlons de vous : depuis quand écrivez-vous ? Comment vous est venue l’envie d’écrire ?

J’ai commencé vers douze ou treize ans. J’adorais lire, et je voulais moi aussi raconter des histoires. J’ai écrit quelques petites nouvelles, mais aussi beaucoup de poèmes étant ado, principalement comme exutoire. J’ai stoppé l’écriture en 1999, en rentrant à l’université. Je me suis remis à écrire en 2013, principalement sur mon blog en me rendant compte que je n’avais pas besoin d’éditeur pour être lu et échanger. Et depuis, je n’arrête plus ! Salut moi c’est Greg est d’ailleurs le troisième livre papier et numérique, avec sur le côté pas mal de petites histoires et d’écritures en direct sur Wattpad ou mon blog.

Avez-vous des rituels d’écriture ? Comment cherchez-vous l’inspiration pour vos livres ?

Je n’ai pas réellement de rituel. Je me promène constamment avec un cahier, pour noter toutes les idées qui me passent par la tête. Sinon, je m’enferme lorsque j’écris, je n’aime pas être dérangé et j’ai besoin de calme. Je m’inspire beaucoup des événements qui m’entourent : que ce soit l’actualité, les réactions humaines, mais surtout sur l’évolution technologique, sur la tournure que prend la société.

Quels sont vos auteurs favoris, ceux qui vous inspirent ou que vous considérez comme vos modèles ?

En auteur favori, je dirai Stephen King et Anne Rice. J’adore lire leurs histoires. Mais j’aime énormément d’autres auteurs, plus indépendants : Pouhiou, qui m’a d’ailleurs incité à publier dans le domaine public, Lionel Dricot et Neil Jomunsi. Ils ont tous les trois une superbe plume.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui rêve d’écrire un livre mais n’a jamais osé se lancer ?

Assieds-toi. Prends un stylo et fonce. Ce n’est pas en rêvant d’écrire que tu y arriveras, alors jette-toi à l’eau. Commence par écrire pour toi, te faire plaisir. Écris un mot après l’autre, à ton aise. Commence par des petites histoires. Et n’aie pas peur de mettre tes écrits en libre accès. Tes lecteurs te le rendront bien.

« Salut, moi c’est Greg » est disponible sur le site de Greg, en version numérique, à 0,99 €

À PROPOS DE LA RENTRÉE DES INDÉS :

Pour la première fois cette année, en écho à la rentrée littéraire orchestrée par les éditeurs, 40 auteurs autoédités se réunissent pour s’offrir une visibilité inédite pendant tout le mois d’octobre et toucher de nouveaux lecteurs.

Épaulés par Iggybook.com (la plateforme des auteurs indépendants), Actualitte.com (le magazine des univers du livre) et Babelio.com (la première communauté de lecteurs francophones), ils lancent LA RENTRÉE DES INDÉS 2015.


Partager