Stéphanie Aten: des fictions ancrées dans la réalité

En relatant l’affrontement entre des altermondialistes et des élites sans scrupules dans son roman La 3ème guerre, Stéphanie Aten nous offre une fiction passionnante qui est aussi un ouvrage bien documenté sur les lobbys et leur puissance.

Après ce premier livre réussi et salué par la critique, elle publie aujourd’hui le premier volet d’une saga "young adult" dans laquelle la jeunesse se retourne contre ses ainés, dans un monde où la pollution et le changement climatique ne cessent de s’aggraver.

En mêlant avec succès divertissement et réflexion dans ses romains, Stéphanie Aten jette un regard sans concession sur le monde actuel.

Bonjour Stéphanie, parlez-nous de La 3e guerre. Pouvez-vous résumer l'histoire en quelques phrases ?

Il ne s'agit pas d'une « troisième guerre militaire », mais d'un affrontement bien plus sournois : celui qui oppose des Élites voraces et sans scrupules, à une mystérieuse organisation citoyenne baptisée « 3 », déterminée à renverser leur hégémonie imminente. L'agent Aten Daleth est mandaté pour infiltrer « 3 » et comprendre dans quelles mesures elle peut être dangereuse pour l'avènement de ses « patrons ». En acceptant cette mission, Aten est persuadé de savoir ce qu'il va découvrir et quelle sera l'issue de ce combat désespéré des civils, mais au final, il se fera balader de Genève à Jérusalem, du Bangladesh à l’Équateur, et se retrouvera contraint de se confronter à sa propre humanité. La 3e guerre mêle donc espionnage, action, et épopée humaniste.

Comment vous est venue l’idée de La 3ème Guerre ?

Il y a quelques années, j'ai voulu écrire un roman d'aventures sur le mythe de l'Atlantide. Mais comme j'aime savoir de quoi je parle quand j'écris une fiction, j'ai commencé à effectuer des recherches poussées sur le sujet. Ce faisant, j'ai ouvert une boîte de Pandore : celle de la Connaissance. Je suis entrée dans un puits sans fonds, qui m'a entraînée de découvertes en interrogations, et quatre ans plus tard, je me suis retrouvée sans roman, et avec une tonne de documentation étayée et vérifiée sur les rouages de notre monde. J'ai voulu transmettre tout ce que j'avais trouvé, mais je me voyais mal écrire un essai sur tous ces sujets. J'ai donc assemblé le tout en un puzzle fictif... très, très ancré dans notre réalité.

Une bonne raison de lire votre livre ?

J'ai reçu énormément de messages de lecteurs me remerciant de les avoir « ramenés sur le chemin du questionnement, et de la prise de conscience ». Je ne m'attendais pas à de tels retours. Certains lecteurs dont le français n'est pas la langue maternelle, se sont même proposé de traduire les premiers chapitres afin de proposer le livre aux maisons d'édition de leurs pays d'origine. On m'a souvent dit que mon roman réconciliait imaginaire et prise sur la réalité, divertissement et questionnement intérieur, émotion et besoin d'action... J'ai écrit ce livre dans cette optique, vous imaginez donc ma joie !

Ce livre est sorti aux Éditions Hélène Jacob. Mais vous avez choisi l'autoédition pour votre second roman, Les Enfants de Pangée. Pour quelle raison ?

D'abord parce que mes éditeurs ont un planning de publication très chargé. Or, Les Enfants de Pangée est une saga dont je compte publier les tomes à un rythme soutenu, environ un par trimestre. Les maisons d'édition ne peuvent pas suivre un tel rythme, sauf s'il est prévu au moins un an à l'avance. Je ne voulais pas attendre aussi longtemps.

Ensuite parce que, que vous passiez par un éditeur ou non, votre promotion, c'est vous qui devez la faire. A moins de s'appeler Musso et d'être publié dans une grosse maison, tous les auteurs doivent mettre la main à la pâte pour faire connaître leurs œuvres. Par conséquent, quitte à travailler d'arrache-pied sur ma propre diffusion, autant être la seule à en toucher les retombées ! Je suis auteure de profession, et pauvre par voie de conséquence. Vivre de sa plume est à la fois une gageure et une prise de risque. Je considère qu'en passant mes journées à écrire pour proposer des œuvres abouties et professionnelles, et établir des plans de communication pour me faire connaître, les fruits de ce travail n'ont pas à retomber ailleurs que dans mon escarcelle. C'est en cela que j'apprécie l'autoédition : on ne doit compter que sur soi-même, et on n'a de compte à rendre à personne d'autre.

Parlons de vous : depuis quand écrivez-vous ? Comment vous est venue l’envie d’écrire ?

L'écriture n'a jamais été un hobby chez moi. Et je n'ai jamais voulu faire d'autre métier que celui d'auteur. J'ai commencé par intégrer une école de cinéma, ai suivi une formation de scénariste, et comme je n'arrivais pas à vivre de mon métier, j'ai cumulé pendant un long moment travail alimentaire et ambitions personnelles. Et puis en 2010, j'ai perdu mon emploi. J'ai alors décidé de tout miser pour me réaliser... C'est très difficile, mais je ne me définis qu'à travers l'écrit : il me nourrit et je ne peux pas me passer de lui. Depuis que je connais mon alphabet, je ne conçois ma place dans ce monde que de cette façon : en transmettant mon imaginaire.

Avez-vous des rituels d’écriture ? Comment cherchez-vous l’inspiration pour vos livres ?

Aucun rituel, uniquement de la discipline. Écrire de façon professionnelle est un travail, pas une échappatoire ou une lubie. D'ailleurs, si l'écriture était davantage considérée comme une activité exigeant un minimum de formation, et beaucoup de labeur, il y aurait moins de livres de mauvaise qualité. Les véritables auteurs souffrent d'un grand manque de crédibilité à l'heure actuelle, et sont noyés dans une masse de gens qui s'improvisent écrivains ou scénaristes. Quant à l'inspiration, ou le « syndrome de la page blanche », c'est la même chose : quand vous travaillez vraiment vos histoires, aucun de ces deux cas de figure ne se produit. L'inspiration est partout, un auteur peut faire de tout bois un feu ; et la page blanche n'existe que lorsqu'on ne maîtrise pas les techniques de narration ou qu'on n'a rien à raconter. Mon seul rituel, c'est du thé à portée de main, et de la musique choisie en fonction de ce que je travaille.

Retrouvez tous les livres de Stéphanie Aten sur son site:

http://stephanie-aten.iggybook.com


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